Papy La Cambriole

Avis aux éditeurs intéressés...

Voici le dernier né de mes romans policiers.

 La violence de la foudre s'abat froidement sur la prison « Bonne Nouvelle », située dans la périphérie de Rouen. C'est assez rare en Normandie d'avoir une météo caractérisée par une telle rage.

D’ailleurs, ce centre de détention est quelque peu surprenant, ironique, cynique, même. Son nom est : « Bonne Nouvelle ! »

Imaginez :

_ « Voici ma nouvelle adresse : monsieur X, centre de détention Bonne Nouvelle ! »

Ils auraient pu créer ou chercher un autre nom, enfin c'est ainsi !

Après, ne nous étonnons pas, d'entendre un président devant les caméras, à l'étranger, dire que notre peuple est composé d’alcooliques, qu’il ne veut pas travailler, ajoutant même que le peuple français est un peuple de fainéants !

L'homme et la femme, sont-ils égaux face au travail ?

Celui qui a payé sa dette envers la société en venant tout juste de sortir de son enfermement à Bonne Nouvelle, il a tout perdu : travail, dignité, relations amicales, parfois même, sa famille l’a abandonné.

Les sociétés occidentales aiment diviser, nourrir l'individualisme. Ainsi le peuple peut écouter tranquillement sa télé en ignorant tout de ce qui se trame vraiment dans notre monde !

Un véhicule banalisé giropharde sur la voie rapide. Il est suivi discrètement par des motos et un petit camion rempli de gendarmes. Le petit convoi a tout prévu. Il circule à grande vitesse. La sécurité est maximale.

_ « Bon, on est d'accord, on ne prend aucun risque. »

_ « Bien, Monsieur »

_ « Vous le savez, ce coco, il n'en est pas à sa première cavale… Pour sa liberté il n'hésitera pas à dégommer tout ce qui bouge. Il a déjà fait bien pire dans le passé, alors soyez bien prudent.. Je ne veux pas d'écart ! »

Le dispositif se met en place. L'homme cravaté s'éloigne. Il a fière allure, son physique possède une prestance qui surprend. Grand, une moustache grisonnante arbore fièrement son visage, il impose le respect. Cet homme n’est ni plus ni moins que le préfet de région.

Quelques instants plus tard, je descends de la voiture. Je suis menotté, comme je me dois de l’être. Intérieurement, je ne peux m’empêcher de penser que tout ce déploiement policier est bien ridicule. Si j’avais voulu me faire la belle, je l’aurais fait depuis bien longtemps !

Dans le milieu, on m’appelle le petit Jeannot. J’appartiens, depuis toujours, au grand banditisme parisien. Je suis un voyou à l'ancienne. J’ai un certain code d'honneur. Les règles du milieu m’ont forgé. La pègre locale, nationale, me respecte et m'admire.

L’odeur du sang ne me fait pas peur. La fragrance du soufre de l’argent est ma seule quête. Ma cruauté peut être bestiale, animale. Il y a bien longtemps, je fis quelques casses, pour me faire la main. Ma spécialité reste les cambriolages de villas somptueuses.

Certains enfants naissent dans la soie, d'autres dans le coton, moi quand je suis né, je suis tombé à même le sol. C'était un jour pluvieux, au début du printemps 1940.

J’avais toujours vécu dans des taudis, la misère faisait partie intégrante de ma vie. Alors, quand j’ai découvert le luxe de ces villas, je fus fasciné, hypnotisé par ces richesses. Comme un enfant qui réclame des sucreries, ce que j’ai vu dans ces maisons bourgeoises, je veux le posséder.